Amopix & La Curieuse présentent

Adapté par Véronique Puybaret
et Matthieu Dubois

L’Ile de la Cité : Les ruelles

Tout de suite après sa publication dans la presse entre juin 1842 et octobre 1843, Les Mystères de Paris furent, dès la fin 1843, publiés en volumes abondamment illustrés de magnifiques gravures : Il s’agit de l’édition Charles Gosselin, maintes fois réimprimée au 19ème et 20ème siècle (la dernière édition complète date de 1980 chez Gallimard).

Preuve de l’immense succès du livre, on trouve ces volumes illustrés assez facilement dans les brocantes. C’est en lisant l’oeuvre dans cette édition que nous avons eu l’idée de faire cette série en animation.

Nous avons utilisées principalement ces gravures, réalisées par plusieurs artistes dessinateurs et graveurs sous la direction d’Hippolyte Lavoignat, pour adapter les personnages principaux et secondaires, ainsi que les nombreux décors de la série.

Mais il y manquait souvent des vues extérieures de Paris.
Aussi, pendant les années de préparation, nous avons beaucoup chiné. L’adaptation du roman, ou la mise en scène ont dépendu d’ailleurs parfois de nos trouvailles.

C’est ainsi que nous avons régulièrement trouvé de belles gravures d’un certain Adolphe Martial Potémont, illustrateur-graveur spécialiste en eaux-fortes, qui a, en effet, réalisé de très nombreuses eaux-fortes du vieux Paris.

On reconnait ici deux de ses gravures, utilisées dans la série et habilement réunies par Matthieu Dubois pour réaliser la fin de l’épisode 2 de la série. Il s’agit de la Rue des Marmousets et de la Rue des Trois-Canettes, détruites, comme 95% des ruelles de l’Ile de la Cité, pendant les grands travaux d’Haussmann.

Ce qui est curieux et intéressant c’est que, juste avant les destructions des rues de l’Ile de la Cité (qui débutent fin 1865), ces lieux ont été également photographiés par le photographe Charles Marville, engagé par la Ville de Paris pour immortaliser ces rues.
Il semblerait que la gravure de la rue des Marmousets de Potémont et la photographie de Marville datent l’une et l’autre de 1865. L’une a-t-elle inspiré l’autre ? Le cadrage est le même, ainsi que l’effet quelque peu fantomatique, surement recherché. En tout cas, ces deux oeuvres artistiques sont l’une et l’autre très émouvantes pour évoquer ce Paris à jamais disparu.

Crédits photographiques : Capture d’écran épisode 2 – Gravures de Martial Potémont, collection personnelle – Photographie de Charles Marville scannée dans le formidable catalogue BNF-Hazan

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