Bienvenue dans ce « Parcours dans Paris en 1840 » où nous allons explorer un certain de lieux des Mystères de Paris, ce qui nous permet d’étudier la géographie de Paris à cette époque et aussi d’éclairer certaines thèmes du livre.

Je signale, pour ceux qui n’auraient pas lu les articles ci-dessus, que tous ces textes ont d’abord été publiés pendant une année de façon hebdomadaire sur Facebook, pas forcément dans l’ordre proposé par ce site, et que j’ai cependant essayé de les réaménager afin de proposer ce parcours de 1 à 28, qui correspond, par ailleurs, mais seulement à peu près, à l’ordre de visionnage des épisodes.

Je signale aussi que le Plan de Girard (commenté dans cet article) sur lequel vous trouvez les liens vers ces articles, est « scrollable » et « zoomable ». N’hésitez pas à jeter un coup d’oeil sur votre quartier il y a deux siècles.

Un rappel essentiel, si vous commencez la lecture de ce site par ce parcours sans avoir lu les articles ci-dessus : Tout de suite après sa publication dans la presse du 19 juin 1842 au 15 octobre 1843, Les Mystères de Paris furent, fin 1843, publiés en volumes très abondamment illustrés de magnifiques gravures : Il s’agit de l’édition Charles Gosselin maintes fois réimprimée au 19ème et 20ème siècle (la dernière édition complète date de 1980 chez Gallimard). Preuve de l’immense succès du livre, on trouve ces volumes illustrés assez facilement dans les brocantes. C’est à partir de celle-ci que nous avons réalisé cette adaptation en gravures. Ces gravures ont été réalisées par plusieurs artistes dessinateurs et graveurs sous la direction d’Hippolyte Lavoignat, afin d’adapter les personnages principaux et secondaires, et les nombreux décors de la série.

Mais il manquait souvent, dans cette édition, des vues extérieures de Paris.

Aussi, pendant les années de préparation, Matthieu Dubois et moi (voir Qui Parle ? article ci-dessus) avons beaucoup chiné. L’adaptation du roman, ou la mise en scène ont dépendu d’ailleurs parfois de nos trouvailles (ou non). Les articles gravures, illustrations, adaptation ci-dessus donnent plus de détails sur ces sujets.

C’est ainsi que nous avons régulièrement trouvé de belles gravures d’un certain Adolphe Martial Potémont (qu’on citera souvent, mais voici déjà sa fiche wikipedia), illustrateur-graveur spécialiste en eaux-fortes, qui a, en effet, réalisé de très nombreuses vues du vieux Paris.

On reconnait ci-dessus deux de ses gravures, utilisées dans la série et habilement réunies par Matthieu Dubois pour réaliser la fin de l’épisode 2 de la série. Il s’agit de la Rue des Marmousets (à gauche) et de la Rue des Trois-Canettes (à droite donc !), détruites, comme 95% des ruelles de l’Ile de la Cité, pendant les grands travaux d’Haussmann. On va parler d’Haussmann dans l’article 5.

Ce qui est curieux et intéressant c’est que, juste avant les destructions des rues de l’Ile de la Cité (qui débutent fin 1865), ces lieux ont été également photographiés par l’admirable photographe Charles Marville (on reparlera de lui aussi et sa fiche wikipedia est injustement bien maigre), engagé par la Ville de Paris pour immortaliser ces rues.
Il semblerait que la gravure de la rue des Marmousets de Potémont et la photographie de Marville datent l’une et l’autre de 1865. L’une a-t-elle inspiré l’autre ? Le cadrage est le même, ainsi que l’effet quelque peu fantomatique, surement recherché. En tout cas, ces deux oeuvres artistiques sont l’une et l’autre très émouvantes pour évoquer ce Paris, sombre et tortueux, à jamais disparu.

Crédits photographiques : Capture d’écran épisode 2 – Gravures de Martial Potémont, collection personnelle – Photographie de Charles Marville scannée dans le formidable catalogue « Marville » édition BnF/Hazan

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